A peine quelques jours après la décision des autorités de Kirkouk de faire hisser le drapeau du Kurdistan en haut du parlement de la région une information fait la une de la presse kurde qui inquiète le président pro turc du Kurdistan irakien, Barzani. l'intéressé qui entretient des relations privilégiés à la fois avec les États-Unis, la Turquie et Israël , soit trois parties qui se démènent activement pour provoquer un démembrement de la Syrie et de l'Irak a eu la mauvaise surprise d'apprendre que "les jeunes kurdes" s'inscrivent massivement pour adhérer les rangs des forces de la Mobilisation populaire.
Ces forces connues sous le sigle " Les Hachd al-Chaabi" opèrent très activement dans l'ouest de Mossoul, soit à Tal-Afar où Daech est replié dans ses derniers tranchées. Selon la presse du Kurdistan irakien, des dizaines de jeunes kurdes se sont faits porter candidats pour rallier aux « Hachd al-Chaabi » et combattre sous le drapeau national contre les résidus de Daech, ce qui " aurait vivement inquiété le président Barzani".
L'information est d'ailleurs reprise par l'agence de presse turque Anadolou qui cite l'un des dirigeants politiques kurdes, Erfan Ali Abdelaziz, chef du parti islamique du Kurdistan :" C'est un fait. Les jeunes kurdes aiment à rallier les rangs des Hachd al-Chaabi". Abdelaziz, connu pour ses liens avérés avec les Frères musulmans a tenté toutefois de minorer ce "phénomène sans précédent" en le mettant sur le compte 'd'un taux de chômage galopant dans le Kurdistan irakien".
Cependant la région autonome qui possède des réserves pétrolières accueille des géants pétroliers français, américains, turcs et réalise des recettes pétrolières non négligeables. L'information ajoute que les jeunes kurdes qui se font engager par les unités de Force de Mobilisation ou les Hachds "auraient même reçu des avertissements de la part des autorités", signe que ce mouvement, loin d'être un effet de mode, est une tendance qui se précise et se stabilise.
" Les inscriptions ont commencé d'abord à Kirkuk et à Touz Khourmatou avant d'étendre à Garmiyan, à Suleymaniyeh et à Halabja, fait remarquer basnews, website proche de l'Union démocratique du Kurdistan.
Mustapha Cheikh Mohamad, analyste kurde revient sur ce "phénomène inquiétant" pour le clan "Barzani" et tente de l'analyser : " C'est un message des Hachd adressé aux autorités de Kirkouk. La propension des kurdes à se faire enrôler par les Hachd et à se battre sous leur drapeau n'ira pas sans avoir des impacts politiques, économiques et nationaux ". L'auteur s'interroge ensuite sur les raisons "obscures" qui ont poussé les autorités kurdes à empêcher l'enrôlement des jeunes kurdes par les forces de mobilisation populaire et dit : " les peshmergas fournissent régulièrement des effectifs aux différentes parties en Irak. Il y a des bataillons yézidis, arabes, turkmènes. On se demande quel mal y aurait-il à ce que les jeunes kurdes combattent Daech aux côtés des Hachd? Mais au-delà des réticences injustifiables des autorités du Kurdistan face à ce phénomène, la question est de savoir pourquoi il y a un tel enthousiasme de la part des jeunes kurdes? Si Barzani et son entourage l'ont oublié, les jeunes kurdes ont une mémoire longue : sans la présence des forces populaires, les terroristes de Daech se promèneraient, à l'heure qu'il est, dans les rues de Suleymaniyeh et d’Erbil. Force est de constater que la jeunesse kurde anticipe sur un phénomène à venir : elle va au-delà des clivages confessionnels, claniques et tend vers ceux et celles qui cultivent la transparence et ne mentent pas. Les jeunes en ont assez de la corruption, d'une éducation léthargique en déliquescence, d'un secteur pétrolier dont les recettes sont détournées. L'adhésion massive des jeunes aux Hachd tire la sonnette d'alarme : il est grand temps que les responsables kurdes se réveillent, qu'ils mettent fin à leur mode de gouvernance et agir dans un cadre réaliste et conforme aux exigences
